Deux poids, deux mesures
Les salariés des entreprises de la branche sont à la source des profits réalisés, et ceux-ci sont considérables. La rémunération des actionnaires d’EDF et de GDF-SUEZ, via le versement des dividendes fait partie des plus généreuses des entreprises du CAC 40. À ce stade, ce n’est plus de la rémunération du capital, c’est du vol ! Pour exemple, GDF-SUEZ prévoit 4 à 5 milliards d’euros de dividendes pour 2011 avec comme « simple » acompte une somme de 2 milliards d’euros. Quant à EDF, son résultat d’exploitation serait en augmentation de 6,2 %. Son résultat courant serait, lui, de 2,629 milliards d’euros, soit en augmentation de 12,5 %, avec une distribution de plus de 55 % de ce résultat sous forme de dividendes ! Pour exiger une répartition des richesses en faveur de ceux qui les créent, les salariés, il est indispensable de se mobiliser.
La crise, mon œil !
Chacun perçoit que l’austérité imposée enfonce les pays et leur peuple encore plus dans la crise du capital plutôt qu’elle ne les aide ! À moins de revendiquer le traitement fait aux salariés grecs ou espagnols… En France, le Produit Intérieur Brut dépend pour 56 % de la consommation des ménages, et donc directement du pouvoir d’achat. La logique poursuivie par le Gouvernement ne s’explique par la volonté du maintien de la rentabilité du capital, quitte à appauvrir considérablement les populations. Le diktat des agences privées de notation est insupportable. Assimiler les finances d’un pays à celui d’une entreprise est économiquement une hérésie. Un État est à même de créer de la monnaie, de décider de ses ressources et de savoir s’il les prend sur le capital ou le travail !
Un combat douteux !
Dans de nombreux pays, la facture colossale générée par le sauvetage des banques est aujourd’hui adressée aux plus fragiles et aux plus pauvres. Les responsables de la crise sont, eux, largement épargnés. Alors que le G20 place de nouveau le soutien au secteur bancaire et financier au cœur de ses préoccupations, on mesure les dégâts sociaux de telles options et l’inefficacité de mesures qui ont aggravé la crise au lieu de la juguler. Le patronat français, dont celui de l’énergie, relaie ce combat douteux par une politique salariale inepte et intolérable.
Nos demandes légitimes
L’augmentation générale des salaires, à hauteur a minima de l’inflation, serait-elle un tabou dans la branche professionnelle des Industries Électrique et Gazière ? À en croire le patronat de la branche, oui ! Avec une telle politique, le niveau médian des salaires (NR 30, échelon 4) ne cesse de se rapprocher du SMIC, au point qu’il a fallu ancrer le démarrage à l’échelon 4 pour ne pas être en deçà du SMIC. En 2010, avec une inflation estimée par l’INSEE à 1,7 %, le Salaire National de Base (SNB) n’a augmenté que de 1,1 %. Pour 2011, le glissement annuel montre une inflation devant dépasser les 2 %. Devons-nous, pouvons-nous, accepter qu’une négociation aboutisse à entériner une diminution du pouvoir d’achat, sachant l’indice INSEE ne reflète que partiellement l’augmentation du coût de la vie (logement et transports) ?
La rémunération globale, grande braderie des salaires
Intéressement, participation et toutes les autres formes de rémunérations complémentaires sont, par essence, aléatoires et très peu socialisées (peu de cotisations pour les retraites, la sécurité sociale, la mutuelle…).
Autrement dit, il est impossible de les considérer dans le pouvoir d’achat et de se projeter dans l’avenir. De plus, les employeurs opposent ces rémunérations au salaire ! La CGT demande un maintien et une progression des salaires pour toutes et tous. Les rémunérations complémentaires, à condition qu’elles soient transparentes et équitables, ne peuvent être qu’un plus et en aucun cas une substitution au salaire.
Les fruits de l’action du 11 octobre
Dans les Industries Électrique et Gazière, les employeurs, qui refusaient l’évolution du Salaire National de Base, admettent aujourd’hui oralement un rattrapage pour 2011 et s’engagent à tenir compte de l’inflation pour les calculs de 2012. Mais ils précisent que ces augmentations ne sauraient être à hauteur des chiffres de l’INSEE. Proposer une augmentation du SNB comme mesure de rattrapage pour 2011 constitue un premier recul de leur part. Antérieurement, ils proposaient une mesure sous forme de prime. Comment ne pas voir l’impact de l’action interprofessionnelle du 11 octobre et la crainte des dirigeants d’une mobilisation encore plus marquée des salariés. Comment ne pas y voir un encouragement à la mobilisation pour gagner ce qui nous est dû !
Et les pensionnés, salariés en retraite ou exclus ?
Les retraités et pensionnés doivent bénéficier des fruits de la croissance et de la prospérité du secteur de l’énergie. Pourquoi en seraient-ils écartés alors qu’ils se sont investis pendant trente cinq à quarante ans dans les entreprises. Les spéculateurs braqués sur les marchés financiers ne cessent, eux, de récolter des dividendes de plus en plus indécents dans cette période de « crise ». Les retraités et pensionnés des IEG s’invitent à la table des négociations sur la base du cadre revendicatif suivant :
- hausse du minimum de pension au NR 100, fixation des trois niveaux minima de branche à 1 100, 1 200 et 1 300 € selon les périodes validées.
- Mise en place d’un dispositif complémentaire de branche assis sur le salaire moyen de branche pour revaloriser chaque année les pensions dans les IEG.
- Application des ajouts de points coefficient arrêtés dans la branche et des deux nouveaux échelons d’ancienneté 11 et 12 aux pensionnés.
- Application de la clause de sauvegarde sur le SNB (+ 0,8 %) de 2008 dont ont été exclus les pensionnés.
- Octroi d’une prime de 600 € pour tous les pensionnés justifiée par l’excellence des résultats des entreprises durant ces dernières années.
Le 17 novembre, nous appelons l’ensemble des salariés de l’énergie, actifs et pensionnés, à se mobiliser avec force et détermination
REPÈRES
- Minimum Salaire de la Branche, sur la base de 35 heures, soit NR 30, Échelon 4, majoration résidentielle de 24 % : 1463,72 € Brut
- Valeur du SMIC : 1 365 € Brut : proposition CGT 1 700 € Brut
- Inflation selon INSEE, glissement annuel (de septembre 2010 à septembre 2011) : 2,17 %
- Inflation depuis le 1er janvier 2011 jusqu’à septembre: 1,8 %
- Inflation de 2010 : 1,7 %
- Augmentation du Salaire National de Base au 1er janvier 2011 : 1,1 %
Cherchez l’erreur !
Pour organiser la journée d’action avec baisse de charge du 17 novembre,
la CGT invite le personnel à une assemblée générale :
Le mercredi 16 novembre 2011 à 13h15 salle 222
(1 heure en code 028)