Après le report de l’âge légal de départ à la retraite, le gouvernenrent décrète I’allongement de la durée de cotisation.
Contestée par une majorité de Français encore au moment de sa promulgatlon au Parlement en novembre 2010, la loi sur les retraites portant l’âge légal de départ de 60 à 62 ans (par étapes de 4 mois d’ici à 2018) est entrée en application le 1er juillet. Profitant de la torpeur estivale, le gouvernement en a rajouté une couche avec un décret publié début août flxant I’allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans pour les générations nées à partir de 1956.
Le cap des 166 trimestres ne devait être au départ qu’une perspective à I’horizon 2020…
La France s’est ainsi dotée du dispositif le plus dur d’Europe, la réforme jouant à Ia fois sur le report de l’âge légal et sur la durée de cotisation, désormais la plus longue au sein de I’UE.
D’où le caractère de double peine pour les salariés les plus modestes, ceux soumis aux travaux les plus pénibles ou aux parcours professionnels morcelés, les femmes, les précaires…
Pour les chômeurs, les conséquences du premier relèvement de quatre mois intervenu en juillet sont d’ores et déjà mesurables. Contraints de différer Ieur basculement vers I’assurance-vieillesse, plus de 8000 personnes vont devoir prolonger leur inscription à Pôle emploi.
Et 1 500 d’entre elles, selon un rapport de I’Unedic, devraient voir leur indemnisation interrompue du fait de l’épuisement de leurs droits.
« La CGT avait soulevé cette question dès le mois de juin, fait remarquer Éric Aubin, en charge du dossier retraites à la confédération. Nous demandions notamment le rétablissement de I’allocation équivalent retraite (AER), supprimée en début d’unnée. Au-delà, on voit que cette politique n’a aucun effet sur I’emploi.
Le taux de chômage des jeunes reste toujours autour de 25 %. L’emploi des seniors est tout aussi dégradé avec un nombre de demandeurs d’emploi en hausse de 15 % sur les douze derniers mois ».
JEAN-PHILIPPE JOSEPH (la CGT ensemble sept 2011)