Acte 1
Mardi 14 octobre 2014, l’Assemblée Nationale vote, en première lecture dans le cadre d’une procédure accélérée, le projet de loi intitulé « transition énergétique pour la croissance verte ».
La FNME CGT porte un avis très négatif sur son contenu qui ouvre la porte à l’accélération de la déstructuration du système énergétique français, en fragilisant la première entreprise publique du secteur : EDF.
Le scénario proposé remet tout simplement en cause le modèle du service public sur lequel reposent les industries électriques et gazières en France : Privatisation des concessions hydrauliques, stigmatisation et plafonnement de la production électrique nucléaire, velléités de régionalisation de la production et de la distribution du gaz et de l’électricité, en conjuguant ces dispositions avec les fermetures annoncées de tranches Thermiques à Flamme et la fin des tarifs régulés Vert et Jaune en 2015.
À terme, ce choix se traduira par une augmentation des tarifs pour tous les usagers, malgré le tour de passe-passe de la Ministre pour changer leur mode de calcul, ainsi que la disparition de la péréquation tarifaire (le KWh au même prix sur tout le territoire).
Ainsi, ce vote constitue l’acte 1 d’une mauvaise pièce visant à céder au marché le secteur énergétique français, pourtant hautement stratégique pour le pays, alors que les médias commentent, comme effet majeur de ce projet de loi, la future interdiction du sac plastique à usage unique !
Acte 2
Mercredi 15 octobre 2014, le Président de la République décide le changement de Président de l’entreprise publique EDF, remplaçant M. PROGLIO par M. LEVY.
Au-delà de la forme court-circuitant la procédure règlementaire en cours (Conseil d’Administration), cette nomination génère une inquiétude importante auprès des salariés investis dans les enjeux du projet industriel actuel. Le signal donné affiche une volonté de faire rentrer à marche forcée l’entreprise publique dans le moule de cette transition énergétique, particulièrement bancale, dangereuse et incohérente
Acte 3
Jeudi 16 octobre 2014, les noms des administrateurs choisis par le Gouvernement sont remis sur table au Conseil d’Administration :
Laurence PARISOT, ex patronne du MEDEF chantre du monde de la finance et de la déréglementation du travail est nommée. Au plus bas des sondages, le couple HOLLANDE/ VALLS continue de donner la part belle au MEDEF.
L’entreprise publique EDF se trouve dans une phase essentielle de son histoire avec de grands projets en cours, comme la prolongation de vie du parc nucléaire par un programme dit de grand carénage qui constitue aujourd’hui le premier investissement industriel en France (55 Milliards d’euros), et des investissements dans le secteur hydraulique et ce, malgré l’ouverture à la concurrence…, une stratégie à long terme et de la constance sont nécessaires pour mener à bien ces projets qui constituent par ailleurs un vivier d’emplois considérable à l’heure où la France atteint un taux de chômage très élevé.
Une justification serait-elle à trouver du côté du Ministre de l’Économie, qui a annoncé vouloir vendre pour 4 milliards d’actifs de participation dans des entreprises publiques ? Serait-ce dans la feuille de route du nouveau Président ?
La FNME CGT continuera à mettre dans le débat avec les salariés son analyse et ses propositions pour le secteur énergétique.
Dès à présent, elle engage les salariés, dans tous les services et à tous les niveaux, à s’emparer des projets industriels dans les entreprises afin que le Service Public de l’électricité ne soit pas affaibli ou dépecé, l’intérêt général sacrifié au nom de l’intérêt partisan de quelques uns.
L’avenir du service public de l’énergie passe par un projet social ambitieux dans un secteur où la dimension humaine est indispensable pour la qualité du Service Public et la sûreté des installations.
Le 4 novembre, faisons entendre notre voix
Montreuil, le 17 octobre 2014